Drames de la vie courante de Pierre Henri Cami (mise en scène Christian Termis)
– Un beau rôle
– La mouche chasseresse
– Une maîtresse femme
– Conscience de l’aiguilleur
– Carnaval tragique
– Chez le naturaliste
– Le fils de Roméo
– L’enfant de l’ivrogne
– Résurrection
– La bistoquette (chanson)
– Le désanglandé de la forêt vierge
– L’étrange corrida
– Réincarnés
– Les drames du Palais Borgia
– Tout blanc! (chanson)
” BOUM ME VOILA ! En bel habit de croque-mort dans une arène je naquis. Tous les taureaux dont je m’enquis d’effroi sautèrent par-dessus bord à la vue noire du matador… Et c’est ainsi que je vainquis dans cette arène rikiki… – Boum me voilà ! Je suis Cami qui tout détraque, Je suis Cami boum mi voili ! “
Ainsi se présentait Cami !
Quasi oublié aujourd’hui, Pierre-Henri Cami (1884-1958) a pourtant connu, entre 1910 et 1930, une gloire que peu d’humoristes ont rencontrée. Tour à tour comédien, journaliste, illustrateur et caricaturiste, il est l’inventeur, sans avoir appartenu à aucun mouvement artistique, d’une loufoquerie surréaliste.
Il commence à écrire dès quinze ans, de la poésie. D’abord tenté par une carrière de toréador, il en est détourné par son père, voyageur de commerce. Il se lance alors dans l’humour. Ce sera le bulletin des pompes funèbres si bien nommé « Le petit Corbillard illustré » puis la rubrique « La Semaine camique » dans L’Illustration.
Cami, dont les œuvres absurdes et poétiques ont influencé Raymond Devos, Francis Blanche, Jacques Prévert, Pierre Dac ou Roland Topor, est un humoriste à l’imaginaire fantasque.
D’abord destinés à des revues, ces textes sont des mini-pièces de quelques pages mêlant la provocation à l’absurde, le grotesque à la bouffonnerie et qui plongent les personnages dans des situations improbables… Un univers insolite, poétique et décalé, un univers qui n’a rien perdu de sa modernité…
Fondateur de l’Académie de l’Humour, lauréat du Grand Prix d’humour International (1953), Cami dont Charlie Chaplin disait «il est le plus grand humoriste in the world».
I
Un jour, deux braves Esquimaux,
Aimant une même Esquimaude
La jouèrent aux dominos.
Mais, afin d’éviter la fraude,
Ils s’en allèrent loin… très loin…
Jouer sous,les flocons, les trombes !
Mais en pleine partie, soudain,
Sur la neige, un domino tombe !
C’était le « double blanc », hélas !
Blanc comme la neige ou comm’ la glace !
Refrain
Cherchons ! Cherchons ! Le « double-blanc » !
Dans le pôl’ Nord qu’est tout blanc !
Répétaient les deux Esquimaux.
Faut retrouver le domino !
II
Pour savoir qui serait l’gagnant
De leur Esquimaude jolie,
Ils cherchèrent le « double-blanc »
Afin d’achever leur partie.
Ils fouillèrent pendant vingt ans
Le sol neigeux, avec courage.
Enfin, pris de découragement,
Ils s’en revinrent au village.
A leur bell’, quand ils eur’nt tout dit,
L’Esquimaude leur répondit :
Refrain
D’puis qu’vous cherchez « l’double-blanc »
Dans le pôl’ Nord qu’est tout blanc,
Moi, j’ai pris un autre Esquimaude
Pour jouer au dododmino !
Alain Aparisi
Stéphanie Chevalier
Antoinette Demay
Guillaume Jagerschmidt
Karl Jorry
Gwenola Lobry
Laétitia Mérat
Yann Péreck
Xavier Pignède
Charlotte Prudhomme