L'adulateur
L’adulateur est la seule pièce où Goldoni met en scène et en question l’exercice du pouvoir politique.
Dans cette comédie politique écrite en 1750, Carlo Goldoni réfléchit aux écueils du pouvoir et aux conséquences de l’inégalité.
A Gaëte, dans le royaume de Naples, Don Sigismondo, pauvre et roturier, profitant de la paresse et de l’aveuglement de Don Sancio, gouverneur de la ville, devient son secrétaire, son éminence grise. Pour satisfaire son propre goût du pouvoir, de l’argent et obtenir les faveurs de Donna Elvira, il manipule tout son monde grâce “une politique inventée par le diable” : la flatterie.
Mais l’honnêteté de Brighella, doyen des domestiques de Don Sancio, et la vertu de Donna Elvira, courtisée grossièrement par Don Sigismondo, vont mettre fin à ces agissements.
Né le 25 février 1707 à Venise, Carlo Goldoni est destiné à suivre les pas de son père arboriste et médecin. Mais il quitte ses études pour suivre une troupe de comédiens avec laquelle il parcourt l’Italie et s’adonne à sa passion : le théâtre. Ses premières influences sont la commedia dell’Arte et Molière puis les comédies grecques. Sa pièce initiale sera en 1738 L’uomo di mondo. Mais sous la pression de sa mère, il reprend des études de droit et devient avocat d’abord à Chioggia puis à Venise.
Devenu directeur du teatro Sant’Angelo dont il est l’auteur attitré, il abandonne définitivement le barreau et c’est à 40 ans que Goldoni peut enfin se consacrer entièrement au théâtre.
Par son talent, il fonde la comédie italienne moderne. Petit à petit, il fait tomber les masques de la commedia dell’arte et remplace les culbutes et les artifices d’Arlequin ou de Pantalon par la vérité de la vie en montrant des caractères, des personnages réels, hommes du peuple ou de la bourgeoisie, avec leurs passions complexes et contradictoires. Le canevas et les masques sont remplacés par un texte et des rôles bien définis et écrits. La comédie de Goldoni n’est pas une simple comédie d’intrigue, elle est complexe, multiforme : le tragique et le comique se côtoient, rien n’apparaît jamais identique et unilatéral. Et par l’humour et la subtilité, Goldoni dénonce les travers de la société.
Mais le théâtre de Goldoni heurte les défenseurs du théâtre traditionnel de la commedia dell’Arte, notamment Carlo Gozzi qui lui reproche de casser les codes et les règles par la suppression des masques et attaque le réalisme dangereux de ses comédies.
Il s’en suit des années difficiles pour Goldoni, à la fois sur le plan financier et sur le plan de la critique. Devant ces querelles incessantes et boudé par le public italien, Goldoni, à l’invitation des Comédiens-Italiens, décide de partir pour Paris en 1762. Il intègre la cour de Louis XVI et s’inspire de l’actualité pour écrire de nouvelles pièces en français. Mais la chute de la monarchie marque en parallèle sa fin. Il meurt démuni le 6 février 1793 dans le deuxième arrondissement de Paris.
Au total, Carlo Goldoni aura écrit en 20 ans plus de 200 pièce s dans différents genres : comédies, tragédies, intermèdes, drames, livrets d’opéra, saynètes de carnaval.
Don Sancio Alain Aparisi
Donna Elvira Stéphanie Chevalier
Donna Luigia Antoinette Demay
Arlequin Karl Jorry
Don Sigismondo Aymeric Lanore
Donna Aspasia Laetitia Mérat
Le comte Ercole Yann Péreck
Brighella Xavier Pignède
Le page Anne Pihin
Donna Isabella Héloïse Termis
Pantalon Karl Jorry
Le laquais Bolonais Karl Jorry
Le cuisinier Gênois Yann Péreck
Le laquais Vénitien Héloïse Termis
Le laquais Florentin Anne Pihin
Le commissaire Xavier Pignède
Le collecteur d’impôts Anne Pihin